Rencontre avec « Invincible Été » et son atelier cyanotype à Paris

L’exposition CHANEL Paris : entre théorie et pratique

« La beauté se cultive », une exposition botanique installée au Jardin des Plantes, à Paris, du 23 au 27 septembre dernier.
L’exposition éduque et sensibilise aux bienfaits des plantes. Mais quoi de mieux que le pratique, pour comprendre et intégrer ? En fin de parcours, nous faisons la rencontre avec une étrange machine. Son nom est tout aussi étrange : voici le cyanotype. Au milieu du XIXe siècle, dans les prémisses de la photographie, une botaniste britannique ouvre les voies d’un procédé unique de conservation. Cette botaniste, c’est Anna Atkins. Femme de sciences et de lettres, elle surpasse ce qu’on attend d’une femme à son époque en réalisant des travaux impressionnants.

Les travaux d’Anna Atkins

Illustratrice à ses débuts, elle réalise 250 gravures pour traduire l’œuvre de Jean-Baptiste de Lamarck, Histoire des mollusques. Dès 1825, elle se consacrera principalement à la biologie et commence la confection d’un herbier. Seulement, avec le temps et l’humidité, ses précieuses collections de plantes se détériorent. Elle trouve donc un moyen de conserver ses découvertes. Pour elle, mais surtout pour la science et les siècles à venir.

Procédé chimique, mais naturel, le cyanotype est un outil pionnier en botanique. Deux ingrédients sont à l’honneur : lumière et solution hydrosensible. La botaniste dépose la plante séchée sur une feuille enduit d’une solution photosensible. Dans une immense boîte de métal, permettant d’isoler totalement le procédé de la lumière extérieure, les UV jouent leur rôle. Ces derniers tapent sur la solution photosensible mais la plante, elle, bloque les rayons et reste intacte. L’image, une fois baignée dans l’eau, révèle alors tous les ombrages de la plante. Chaque branche, chaque feuille, chaque bourgeon séché est capturé dans tous ses détails. La scientifique peut désormais répertorier les plantes qu’elle analyse et reproduire ses herbiers à l’infini. Ils parcourront ainsi le monde, sans danger, et aideront considérablement les travaux de ses confrères et consœurs botanistes.

L’atelier de découverte du Cyanotype par INVINCIBLE ÉTÉ

Innovation révolutionnaire pour l’époque, la mémoire d’Anna Atkins ne survivra pas à l’attention donnée à l’appareil photographique, inventé par Nicéphore Niépce. INVINCIBLE ÉTÉ a donc été convié par CHANEL pour redorer l’image de ce procédé et de la femme savante qu’était Anna Atkins. “Restaurer l’histoire d’une femme”, une idée cohérente pour la Maison CHANEL, fondée par Gabrielle Coco Chanel et qui deviendra un empire.

INVINCIBLE ÉTÉ est une marque parisienne, créée par deux femmes : Camille Soulayrol et Marie Vendittelli. Leur mantra ? Faire connaître cette technique incroyable d’Histoire avec un grand H, au service d’une esthétique calfeutrée et singulière. En réutilisant le même procédé, la marque réalise des tableaux bleus et blancs, tout comme ceux d’Anna Atkins. “J’ai découvert ce procédé, et ça a résonné en moi” nous confie Marie, au Jardin des Plantes de Paris. « En effet, très peu de monde connait le cyanotype. En me plongeant dans l’histoire d’Anna Atkins et dans ce procédé, qui n’est pas dangereux pour la planète ni pour la santé, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à en faire. J’en ai parlé à Camille qui a décidé de me rejoindre dans cette folle aventure !”.
Une idée qui fait sens pour la journaliste de chez Marie-Claire, qui s’est lancée corps et âmes dans cette nouvelle entreprise. Retrouvez INVINCIBLE ÉTÉ sur leur site internet.

“La beauté se cultive” Exposition du 23 au 27 septembre 2020 au Jardin des Plantes, 18 rue Buffon 75005 Paris

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