Rencontre avec Pattaya Girls – Garage rock isn’t dead

Les Pattaya Girls étaient à Lyon fin août pour le plus grand plaisir des amateurs de garage rock. M’échappant quelques heures de mes devoirs, j’ai pu participer à leur concert et apprécier ces têtes qui basculent au rythme de la batterie. En regardant un peu plus les visages, on voit déjà des sourires, sincères. Ceux des amateurs, ceux des joueurs, aussi. Puis on repère aussi tout type de générations : de jeunes convaincus, des parents nostalgiques, des groupes d’amis venus tendre l’oreille, pour y rester. Car entendre du rock dans un festival, il faut dire que c’est assez rafraichissant. Rencontre.

Pour le dire : Première fois au Woodstower pour vous ! Vous connaissiez le festival avant de venir ? 

Pattaya Girls : Ouais, carrément ! On a vécu l’expérience en festivalier il y a quelques années, c’était bien moins gros à l’époque mais c’était très cool.

On vous a vu récemment aux Subsistances pour l’événement du Kraken, au Groom, dans les pentes, ou même un peu plus loin au Brise Glace, à Annecy. Le garage rock a donc toujours une forte présence dans les scènes alternatives et associatives de la région ?

Le garage rock reste une musique beaucoup écoutée et actuelle, ce qui nous permet de ne pas avoir trop de difficultés à jouer. Pour le moment il y a toujours eu des gens pour nous programmer et des gens pour nous écouter !

Les Pattaya Girls aux Subsistances, sous l'installation éphémère Le Kraken © Julien M

Qu’en est-il des festivals, dans cette quasi omniprésence des musiques rap et electro ?

On se rend compte que certaines personnes apprécient cette “bouffée d’air” de ce qu’on peut être amené à écouter en festival. Quand on a joué aux 24h de l’INSA, on a pu voir que certains sortaient de plusieurs heures de techno et étaient chauds d’une demie heure de punk un peu vénère. 

Vos influences et groupes de coeurs :

Pour les influences internationales on est toujours sur les classiques « Wavves / Bass Drum Of Death / Fidlar ». Sinon, on squatte pas mal en ce moment Wine Lips, Los Todes et The Mary Wells. Et autour de Lyon et qu’on aime fort on peut citer les Blue Orchid, Quitters, JoyBlasters, The Scaners, Raincheck, Johnnie Carwash, Avions, JP Goulag et plein d’autres !

Vous sentez donc qu’il y a toujours cette envie, cette inclinaison vers du rock qu’on a peut-être consommé jeunes pour se diriger vers d’autres styles ensuite – même si certains ne quittent jamais leur passion pour ce style – ?

Ce qui nous facilite aussi cette connexion au public est que l’on propose du rock plutôt pop. On est ni assez bourrins pour faire du punk hardcore, ni assez pop pour faire des tonalités trop sucrées. On a réussi à s’insérer dans un créneau où les gens se sentent concernés. 

Certains programmateurs nous tendent la main car le rock est quelque chose dans lequel ils baignent depuis toujours. C’est le cas, par exemple, pour le Brise Glace dont tu parlais tout à l’heure. Le Ninkasi Music Lab avait aussi une grosse programmation rock cette année, ce qui nous a plutôt aidé. 

Comment êtes- vous arrivés jusqu’à la scène du Ninkasi à Lyon ?

De façon assez anecdotique ! On voulait organiser une release party pour la sortie de notre EP et on a trouvé, sur le site internet du Ninkasi, le formulaire pour demander un concert. On a donc eu la réponse de Fabien – qu’on embrasse fort – qui nous a répondu “Carrément les gars, je vous conseille d’ailleurs de jeter un coup d’œil à notre dispositif d’accompagnement« . Alors, on s’est inscrit au Ninkasi Music Lab, un format qui permet d’avoir une belle visibilité pour les artistes émergents. Depuis, ça fait un an qu’ils nous permettent de vivre le rock à fond.

Les Pattaya par © Kymmo

Maintenant que vous avez goûtez aux deux, vous êtes plutôt esprit salles ou esprit festival ?

Comme on arrive vers la saison basse des festivals, on va nécessairement retourner aux salles, même si on est vraiment chauds de retenter l’expérience. Le public est vraiment réceptif car c’est un week-end particulier pour eux, ils se lâchent, c’est la fête pendant plusieurs jours. 

Je suis passée vous voir, pendant que vous jouiez. Le public était vraiment chaud ! 

C’était vraiment cool. On a passé un moment de malade. 

La suite, pour vous ?

Faire des concerts, qu’on soit devant 10 personnes ou 1000, on a toujours du plaisir à jouer. On va sortir notre 2eme EP en octobre, et on continue notre partenariat avec le Ninkasi Music Lab, ce qui va nous permettre de travailler sur notre premier album, qu’on enregistre en janvier 2023.

Pour écouter Pattaya Girls : ça se passe ici

Merci au Festival Woodstower pour l’organisation de cette rencontre.
Merci aux quatre Pattaya pour leur disponibilité, leur écoute et leur sourire, alors que leurs plats étaient en train de refroidir.

© Pour le dire