Pas en ville

De ces pavés exquis, je n’en retiens que l’odeur
L’odeur du soufre, du brûlé des talons vifs.
L’odeur qu’ont les vents chauds de la boulangerie du quartier,
où se tassent les petits vieux et les plus aguerris.

Alors dans l’heure, puisqu’il ne m’en reste qu’une,
J’irai flâner dehors, côtoyer le bitume,
qui remplace le charme du vieux quartier voisin
Mais qui a l’avantage d’en faire rouler plus d’un.

Dans cette ville passent mille histoires,
qui nous font hausser la tête et contempler les astres,
Ces histoires, ce sont les gens, ceux que l’on croise,
Mais surtout les bâtiments : ceux qui restent.

Avec un air débile, qui me connaît si bien,
je caresse du regard les hauteurs des vieillards,
Leurs lignes fascinantes, leurs fenêtres étendues,
Et je me surprends, alors, à fixer l’inconnu.

Voir ces fenêtres entrouvertes humer l’air de la ville.
Et les embruns passer comme pour aérer le dedans.
Observer ceux qui s’enferment, tendres et dociles.
Oubliant le dehors et les étoiles crier leur nom.


© Pour le dire