Promenade

Parfois je me noie. Mais gentiment. Un courant chaud et rassurant, une promenade dans les bas-fonds. Une vague lente, emportant les attentes. Les bons sentiments. À peine pour s’étouffer, juste le temps d’y prendre goût. Puis de reprendre pied. Voir où sont les grands doutes. Faire des signes aux bateaux. Décider d’en prendre un.

Ça peut être un ancien, qui nous attendait là. Comme les amis sur qui on aime s’échouer, parfois. Refixer les débris des anciennes amitiés. Ça peut être un récent, perçant notre horizon. Coincé entre deux eaux, de la nostalgie aimée, embourbant le passé, à l’exotisme nouveau, redonnant à penser. Adieux coques écaillées. Ou plutôt au revoir : on se revoit bientôt.

Puis j’ai ce désir las, ce désir d’autrefois.
Abîmée par la mer, animée par les bois.
Visiter tout sentier,
Perdre, aussi, un peu pied,
Glisser dans les abîmes
Et puis être ranimée.

© Pour le dire