Oppenheimer de Christopher Nolan

Pourquoi voir Oppenheimer au cinéma ?

Pour ses acteurs 

Robert Downey Jr, Ben Safdie, Casey Affleck, et bien sûr Cilian Murphy… Chaque prestation, quelle accompagne entièrement le film ou n’occupe qu’une scène, est une rencontre fine entre la direction millimétrée de Nolan et le talent de l’interprète. Chaque souffle, battement de cil, regard, balbutiements est une leçon d’acting. 

Pour le montage 

Nolan nous tient captif d’un montage fin qui inspecte à la fois le début de carrière d’un jeune scientifique passionné de physique quantique et la chasse aux sorcières à laquelle il est confronté. La douceur semble parfois l’emporter sur la noirceur avec l’utilisation du noir et blanc et la suggestion de l’horreur plutôt que la confrontation. Le montage accompagne donc la finesse d’écriture, avec un parti pris plus modeste que le précédent long-métrage du réalisateur, Tenet

Pour (re) découvrir une période marquante de notre Histoire.

Nolan tire un portrait fin et glaçant des protagonistes clés de cette période post Seconde Guerre. Certains sont juste nommés, mais leur rôle façonne un portrait que le spectateur est libre de dessiner. Entre faits et fiction, nous sortons assurément plus renseignés sur la période, avec un libre arbitre entre les accusations et les regrets d’un savant torturé.

Pour la musique 

On le sait depuis ses premiers longs-métrages, Nolan ne laisse rien au hasard. Il donne à nouveau les ficelles à Ludwig Göransson, compositeur sur Tenet, qui offre ici une atmosphère moins brute et moins électro pour une ambiance plus calme et aérienne, offrant aux images une plus grande amplitude émotionnelle. Une atmosphère étrangement tendre accompagne la noirceur de certaines scènes. Le beau dans le mauvais, est-ce là le message final : la beauté de l’énergie mise au service de la science et l’horreur en sous texte. 

« Nous sommes des scientifiques. Nous prévoyons le futur. Et ces prévisions nous terrifient »

Photographies : © Universal Studios
© Pour le dire