Tendre désert

Les gens t’admirent
Et c’est une belle solitude.
Ils encensent l’intranquille
Sans oser l’écriture
D’un message, d’un bonjour.
Et les chiffres s’empilent.

Dans ce monde d’artistes
L’anonymat est vertu.
Et s’ajoutent sur la liste,
chaque jour, les détenus.
Candides de l’après,
Avares de notoriété.

Les roses s’éclatent
sur le devant de la scène,
La foule a hâte
Et scande la prochaine.
C’est l’ivresse des bruits de théâtre
Où chaque “bravo” est une caresse.

Le bal mondain arrive,
Pour séduire l’audience,
Un mot sagace. Ou deux.
On entre dans la danse
des savants malheureux.

On est jamais si seul,
Qu’entouré d’inconnus.
Tu me l’as soufflé, un jour
Et je ne t’ai pas cru.

© Pour le dire