À 2024

Cette année a été compliquée sur de nombreux plans. Ceux qui me connaissent savent que je cogite beaucoup. J’ai cherché à comprendre ce noir, au fond de moi. Osciller entre grandes joies et grandes peines, réfléchir, être entre ciel et terre, entre l’amie perchée et celle qui s’enfonce dans la terre, prête à en faire sa nouvelle maison. Aimer et se brûler ensuite. Être dans un calme latent mais exploser de l’intérieur. Sans une marque sur le visage. Être piégée dans son propre corps, jusqu’à le détester. Se questionner sur sa place. Là pour 80 ans alors l’aiguille tourne, tourne. Vouloir laisser sa trace. 

Malgré tout ça, on se rend compte, par des lectures, des discussions, un peu de philosophie, que rien n’est permanent et que la beauté, l’amour, se répandent et se trouvent partout. Et cela vaut dans les plus grands bonheurs comme dans les plus abyssales tristesses. On s’en sortira. On vaincra. 

Alors le tableau n’est plus si noir. Quelques couleurs prennent la forme de rencontres, de nouvelles aventures, de perspectives. Cette année a été riche, j’ai rencontré de vrais amis. Des copains de copains qui sont devenus nos propres copains. Puis des amis. Et appris que le temps n’affecte en rien les anciennes amitiés. Alors, avec certain.e.s, on s’est retrouvé, autour d’un verre, en soirée, ou même le temps de tout un week-end dans la ville de l’autre. Des amitiés du lycée. Des études. On a repris le cours de nos vies, comme si on s’était vu hier. Parfois, on ne parlait pas trop de nos maux. Et ça faisait aussi du bien. 

2023 a aussi été le fruit de multiples aventures avec Pour le dire. Des interviews, des événements, des rencontres, aussi. Le journalisme est un monde effrayant et j’y ai trouvé quelques repères. Tout reste fragile mais quelques nouveaux visages sympathiques apportent à cette aventure solitaire quelques heureuses discussions. 

À ceux qui traversent de grands moments d’incertitudes, de solitude, de peine : parlez, consultez, allez vers là où vous vous sentez vivant. La nature, l’Art, les sorties diverses. N’ayez pas peur d’ouvrir la porte à la nouveauté. Allez du côté de ceux qui vous procurent de la joie. Parfois, on traîne de vieilles amitiés qui nous fatiguent plus qu’elles nous galvanisent. Mais ne condamnez pas trop vite non plus : on trouve parfois toujours de l’or dans ce que nous oublions de chérir, depuis plusieurs années. Recentrez-vous, mais pas trop. Attention au mauvais ego qui juge ceux que nous aimons. Nous sommes le centre de notre propre monde, pas celui des autres. Chacun a ses traumas. Chacun mène des combats. Alors peut-être qu’avec les bonnes mains, on pourra se relever. Mais le plus important est la trêve que l’on s’accorde à nous-même. Avec le temps.

Rien n’est permanent. 

À 2024.

© Pour le dire