Giselle… de François Gremaud au théâtre des Célestins

Giselle… est une revisite de François Gremaud d’après “Giselle” de Théophile Gautier et Jules-Henri Vernoy de Saint Georges.

Comment inviter un ballet revisité par les siècles et les auteurs à la scène du théâtre des Célestins, aujourd’hui ? En apportant sa vision, en le parsemant de références qui ne semblent pas si déconnectées de notre réalité. En ajoutant de l’absurde, de l’humour, mais sans oublier la technicité. Ne s’invente pas danseuse de ballet n’importe quelle comédienne. 

Giselle… Un ballet qui invite les autres Arts

Giselle… c’est d’abord Samantha van Wissen, une danseuse qui arrive sur l’avant-scène pour se présenter et, par la même occasion, présenter le ballet. Rare est cette chance que nous avons, spectateurs, d’approfondir nos connaissances sur l’œuvre que nous apprêtons à voir. En guise de rappel ou d’éclairage, la comédienne-danseuse donne le pas de danse à ce qui marquera le début d’un ballet vivant de 2h. Accompagnée des musiciennes Antonella de Franco (harpe), Sandra Borges Ariosa (violon), Irène Poma (flûte), Sara Zazo Romero (saxophone), Samantha van Wissen revisite le répertoire romantique en l’inscrivant dans une critique contemporaine. Giselle… incarne une pluralité de medium, à l’image des muses antiques : de l’histoire, de la musique, de la tragédie, de la danse et de la comédie, quelques introductions de pantomime et de la poésie. 

La finesse de la plume et du jeu

Alors, comment inviter un ballet revisité par les siècles et les auteurs à la scène du théâtre des Célestins, aujourd’hui ? En apportant sa vision, en le parsemant de références qui ne semblent pas si déconnectées de notre réalité. En ajoutant de l’absurde, de l’humour, mais sans oublier la technicité. Ne s’invente pas danseuse de ballet n’importe quelle comédienne. François Gremaud et Samantha van Wissen se sont bien trouvés. Brisant le quatrième mur, on parle alors de processus de création, d’histoires derrière l’Histoire, pour réconcilier les œuvres classiques avec le grand public. Par-delà les lettres anoblies de “Giselle”, les mots de François Gremaud dans son “Giselle…” sont des mains tendues vers la décomplexion. On ose rire, on ose s’interroger. Et on apprend. 

Du 18e siècle à notre époque, dans l’Art, il n’y a que quelques pas de danse. 

À retrouver du même auteur les pièces “Carmen.” et “Phèdre !”. La ponctuation invite donc la surprise, le renouveau et les à-côtés. 

Photographies : © Dorothée Thébert-Filliger 
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