Les nuits sonores : une semaine en musique à Lyon

Encore bercée par des notes de musique, la semaine qui arrive se voit précédée d’une compère marquante pour les adeptes d’événements musicaux. Réjouissant les lyonnais comme les mélomanes, les jours écoulés entre le 6 et le 13 mai dernier ont suspendu dans l’air quelques vibrations continues, symboles de la richesse et de l’engouement de cette saison des Nuits Sonores. Des saveurs électro, techno, mais aussi reggae, ska, soul et rock. Tandis que lesdites vibrations sonnent encore dans le cœur, elles confirment surtout une folle envie d’y regoûter.

Une semaine, c’était le défis des Nuits Sonores de l’année 2018. Une semaine de musique, donc. Puis une semaine d’extras, ces petits événements disséminés à Lyon dans des lieux parfois atypiques comme le hall de l’Opéra de Lyon ou dans les locaux d’écoles d’art dramatique. Une semaine, c’est ce qu’il a fallu pour apprivoiser les premiers jours estivaux et s’improviser explorateur de sa propre ville avec une carte interactive en guise d’agenda. De notes électroniques aux ambiances soul, des jardins surplombant la ville aux quatre murs exigus des cafés de quartier. Les Nuits Sonores ne se réduisent définitivement pas aux quatre nocturnes comme le suggère son titre. Elles permettent, si ce n’est par cette atmosphère consolante des premiers beaux jours, de nourrir en continu une expérience humaine véritablement chaleureuse. On ne sait pas si ce sont ces ponts de mai qui dérident les visages des lyonnais, ni même les bières blondes fraîchement sorties des tireuses des bars de plages factices, ou bien les retrouvailles attendues de copains de tout bord, réunis annuellement pour ces quelques jours de fêtes mais il se dégage de ces journées chargées un enjouement partagé. La tranche d’âge se tend sur une trentaine d’année et les plaisirs sont les mêmes : danser, partager, se retrouver.

Aux partenaires de cette édition de se rassurer : leur présence et implication ne sont pas à écarter, bien au contraire. Côté artistes, Lyon a su retrouver les pionniers de la techno (KINK, Laurent Garnier, The Hacker…) et saluer des collectifs atypiques tels que Camion Bazar ou Salade de fruits, tout en programmant des événements solidaires et conviviaux avec les associations de musique comme Woodstower et Candy Groove et l’association humanitaire Le foyer Notre dame des Sans abris. Un brassage culturel, donc, et un subtil mélange entre les bâtisseurs du festival et la nouvelle génération. Ce métissage d’artistes et d’organisations jouent évidemment sur la proximité avec les habitants et renforce l’idée que chacun se fait de cet événement : un moment de grandeur et d’explosion ou un moment sympathique pour se couper des journées de boulot, qui deviennent souvent plus lourdes au fil de la chaleur des rayons perçant les baies vitrées. Un réconfort que sont ces Nuits Sonores, parfaitement situées sur le calendrier.

Procurant toujours cette sensation de off musical, l’événement a su conserver ses fidèles, traversant parfois plusieurs provinces avant de retrouver les murs de la Sucrière. Merci pour cette édition, et à l’année prochaine.

© Pour le dire