Pour 2021

À toi, nouvelle année, attendue et regardée.
Au regard du passé, j’aimerais dès à présent,
Te murmurer mes envies et désirs pour l’après
Dans l’espoir de revivre certains bonheurs d’antan.

Souffler sur mes bougies, pour rattraper le temps,
Enlacer nos soirées où brillaient nos sourires,
Se joindre aux heures bleues et trinquer avec elles
Commander en deux temps, une pinte, puis sa jumelle,
Contempler, adossé au comptoir, miroitant le breuvage,
La valse folle du barman et des fidèles clients.
C’était le temps passé. C’était le temps d’avant.

On étendait jusqu’à l’ivresse,
Nos jambes du dur labeur et nos idées d’comptoirs,
Plongions dans nos gobelets nos lèvres tremblantes
Qu’on abreuvait bien trop, pour un mercredi soir.
De ruelles pavées aux afters, jusqu’à tard
Nous bravions notre ville, tout comme un étranger,
Séduit du tout-Paris où chaque rue est palais.
Alors, nous passions, ivres, sur les quais,
Accueillir le vent frais, lâcher quelques soupirs.
Nous jetions alors, d’un mot ou d’un regard,
Notre amour et notre haine. Avant de repartir.

J’aimerais juste faire pause. Rembobiner.
Redécouvrir la vie passée sur grand écran.
À l’ère où la culture arpentait tous les genres.
On goûtait d’un peu tout, mélangions nos envies,
S’offusquant, parfois, de ces drôles de sorties
De films, qu’on boudait, aux artistes contemporains
On les méprisait presque, on pensait à l’après
Nous avions le luxe du choix. L’allégresse des lendemains.

J’aimerais, s’il ne reste qu’une bougie,
Redorer nos idées sombres ;
Nourrir d’envies nos esprits
D’arts, d’histoires et d’aventures.
Et que tout cela dure.

Photographie en Une : Paroles de « Osez Joséphine » d’Alain Bashung

© Pour le dire