4am

4h m’a hanté de nombreuses nuits.
C’était comme un rituel, 
Comme une maladie. 
Un rythme étrange. 
Une habitude nocturne. 
Tous les radars en éveil. 
J’affrontais la lune pleine,
Avançais l’heure du réveil.

La machine tourne, tourne. 
L’amour, la mort, la famille, 
Son poids, sa place, dans la vie.
Le monde qui brûle, incessant,
Les corps incandescents 
Toutes ces maisons désertes
Et ces arbres en cendre.

On était même pas en décembre
Que dans mes nuits
La pénombre durait.
Éclaircissant la chambre
Et même la lumière
De mes idées fécondes
Ne me rassureraient. 

Au bout d’un certain temps,
Ce copain d’infortune
Ne s’annonçait même plus. 
Sans tourner le regard, 
Défiant le cadran au hasard,
Je m’avouais vaincue.
Les aiguilles, alors, 
Ne me surprendraient plus.

De la tendresse de minuit à la verticale de l’aube : 4h a consumé mes jours, a brûlé toutes mes nuits. Les pensées étaient plus fortes que les poudres artificielles. 4h était plus belle. 

C’était le pic de mes extases, le sommet de mes nuits. 

© Pour le dire