Lalaland de Damien Chazelle

Mia et Sebastian partagent un rêve : celui d’être reconnu, dans un Hollywood exhorté, qui ne leur laisse qu’une lueur fatiguée des réverbères pour briller. Dans ce tumulte de la vie et du hasard, ils en viennent à se rencontrer, et à entamer une histoire d’amour aussi intense qu’artistique.

Le rythme et les lumières de Lalaland nous emportent dans un univers cinématographique particulier, où le spectateur n’a pas de repères, seulement celui de pouvoir s’émerveiller et s’étonner de ce qui défile sous ses yeux. Entre nuits américaines et fumée poussiéreuse des vieux club de jazz,  le soin apporté à l’ambiance générale du film charme les sceptiques. Car Lalaland est certes une romance, mais il pose aussi les questions d’âmes tourmentées : le choix de vouloir être connu, de vouloir percer, de devenir un maillon de la chaîne hollywoodienne ou de suivre ses propres aspirations, mêmes dépassées. Les défauts du film, comme les quelques longueurs sur la deuxième partie, sont noyés par la qualité des rebondissements là où on ne les attendait plus.

Le réalisateur Damien Chazelle créé une faille temporelle à travers les éclats des grandes comédies musicales des 50’s et des 60’s, dont les musiques résonnent encore aujourd’hui dans nos mémoires. On revit avec l’humour décalé des romances d’aujourd’hui ces petites bribes d’histoires au romantisme indéfectible.
La couleur est également une dominante du film Lalaland. Omniprésente, elle occupe le cadre, habille les plans, serrés comme larges, et donne un éclat supplémentaire aux chorégraphies chantantes. Damien Chazelle use des couleurs primaires comme pour révéler que les histoires d’amour sont à la vie ce que le bleu, le rouge ou le jaune sont aux couleurs : indispensables et inévitables.
Ce flm est une poésie sans fin, qui parlerait d’amoures si pures qu’elles ne peuvent avoir de fin heureuses, d’avenirs si incertains que tout ce qui attend les personnages est un lot de surprises permanent. Il dégage une honnêteté dans le jeu d’acteur et dans les dialogues qui nous rend d’autant plus sensible à la beauté de ce film. Plus qu’une comédie musicale, Lalaland inspire à de nouvelles histoires, nous abreuve de possibles et nous pousse à croire qu’en chaque drame de la vie se trouve son revers. De quoi fredonner encore et encore que la vie est belle.

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