Hokusai : vie du célèbre peintre de la Grande Vague 

Initialement prévu pour 2020, ce n’est qu’en 2023 que le biopic de l’un des plus célèbres peintres japonais nous arrive en salles. Peu de communication autour, seulement une bande-annonce léchée sur les écrans de cinémas d’arts et d’essais. Le sujet est prometteur, la musique épique et la photographie délicate. L’occasion, aussi, d’en apprendre sur le Japon des années 1800. Un film contenant beaucoup d’attentes, donc. Muées en quelques déceptions. 

Un biopic expédié malgré des efforts 

Difficile de critiquer le film d’Hajime Hashimoto sans en reconnaître d’abord les efforts et qualités. D’abord, le soin accordé aux costumes et aux coutumes de la culture japonaise des années 1800 se doit d’être souligné. On y perçoit l’intime intérêt de l’équipe du film de vouloir recréer une bulle temporelle et géographique autour du héros. De la vente d’estampes, aux visites des Geishas, à la façon même de s’abreuver par un système de grande cuillère en forme de gobelet en bois, chaque détail nous sert d’indice pour former un tout.

La musique joue également le rôle d’équilibriste sur tout le film. Le compositeur japonais Gorō Yasukawa impose habilement des sonorités douces et rauques pour accompagner les personnages et leurs péripéties. Cette harmonie entre les différentes scénettes de la vie du peintre apporte à ce biopic en couches superposées quelques accroches appréciables. 

Trop en dire sans rien raconter

Passées ces analyses, le résultat est un long-métrage raccourci sur deux périodes majeures du peintre : la genèse de l’artiste et sa retraite de vieil homme, en pleine campagne, entouré de sa famille. L’éclair artistique le menant à la célèbre Grande vague de Kanagawa est amené autour d’une scène de contemplation du Mont Fuji. Cette estampe s’éparpille entre autres, griffées viscéralement sur papier, ce qui ne rend pas justice à l’art ni à l’artiste. Soit, une manière plutôt réaliste de nous signifier que l’œuvre n’était pas à son époque ce qu’elle est devenue aujourd’hui. En traversant des moments forts sans trop en dire, cela accouche d’un biopic académique, qui peine à nous toucher. Triste alors de voir ces efforts réduits en une œuvre expédiée, probablement par manque de moyens, qu’une plume créative et astucieuse aurait toutefois pu contourner. 


Photographies : © Hokusai Movie
© Pour le dire

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