Écume

Tous ces blancs où tu te loges,
Ces échantillons de nos mémoires
Restent à portée de pensée.
Tous ces mots que tu tais,
Ces messages laissés vides,
Tout ce qu’on sait qui nous plairait,
Que l’on garde pour soi,
Comme des feuillets ouverts
Prêts à être envoyés.

Tout ce que l’on a vécu,
Qui ne sera pas oublié
Et tout l’après qui cristallise
l’ensemble de notre traversée.
Me restent alors en tête
Quelques images floues,
des images de nous,
des effluves de notre amour.

Tout ce que la mer aura laissé
est cette trainée blanche
sans odeur et sans couleur.
C’est ce que je redoute garder,
Ni l’amour fou, ni la rancœur,
Juste du lie sur la jetée
quand je replonge
dans mes pensées.

© Pour le dire